Dès les premiers mots de Darina al Joundi, seule en scène, pieds nus, dans une robe d’été rouge, le spectateur est surpris par l’impression d’authenticité, de sincérité qui émane du texte et du jeu de la comédienne.

La vérité est qu’elle est là parce qu’elle nous parle d’elle. Elle est l’auteur et l’interprète de sa propre histoire, une histoire douloureuse mais vivifiante aussi qui doit tout à l’amour d’un père et surtout à l’amour de la liberté transmis par lui. Il est écrivain et journaliste syrien installé au Liban, engagé contre toutes les formes d’embrigadement, contre tous les conflits. Il veut faire de sa fille une femme sans tabou sexuel ou religieux. Quand la guerre éclate, elle a sept ans. Elle vit à Beyrouth où elle brûlera son enfance, sa jeunesse, dans un pays déchiré. Son père l’a voulue libre, elle se retrouvera prisonnière d’une liberté devenue impossible, qu’elle va payer au prix fort.

C’est Alain Timar, créateur et responsable du Théâtre des Halles à Avignon qui la met en scène, merveilleusement : sans emphase, sans excès de lyrisme, il traduit, sur un plateau de théâtre, la réalité, la, les vérités de cette jeune femme brûlée, mais toujours libre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Lire est une passion . Le théâtre en est une autre .

Darina Al Joundi, par sa prestation touchante, son spectacle intimiste et la publication de son livre autobiographique ,arrive à combiner les deux . Cette pièce m'a tant ému qu'en rentrant, le soir même, j'ai été directement commandée le livre !

Par la suite, en faisant des recherches, j'ai trouvé le myspace de Mohamed Kacimi ... J'ai aimé le spectacle, le livre ( dont j'attends la livraison ) m'inspire de plus en plus ,mais la musique que l'on peut entendre pendant le spectacle, me plait aussi ! J'ai donc envoyé un mail à Mohamed Kacimi, pour savoir s'il serait possible d'avoir le titre de la musique ( en passant, je lui ai fait part de mes sentiments vis a vis du spectacle ). Il m'a répondu, quelques heures plus tard, en me disant qu'il ne savait malheureusement pas le titre mais que toutefois , il allait revoir Darina très prochainement et lui demanderait de ma part .

Ravie de voir que je m'intéressais autant au théâtre, ma mère m'a proposé de retourner voir Le jour ou Nina Simone a cessé de chanter près de Toulon dans les semaines qui suivent ! Si tout ce déroule pour le mieux, je devrais le revoir avec une amie ...

Voilà comment le festival Voies off a réussi à autant intéresser une élève de première L !

Anonyme a dit…

A toi, élève de 1ère, et à tous les mélomanes..., lumière concernant la musique en leitmotiv du spectacle..." le jour où Nina Simone..."
C'est " Sinnerman " de Nina Simone! de son vrai nom, Eunice Kathleen Waymon.
Pseudo "nina" en raison d'une liaison avec un latino-americain qu'elle affectionnait tout particulièrement..., et "Simone", en hommage à Simone Signoret, son actrice préférée!
Elle aurait pu devenir 1ère concertiste classique noire-américaine...mais, victime de ségrégation raciale..., son parcours fut autre...
"Love me or leave me" a été une révélation pour moi!
Alliance classique/jazz exceptionnelle!
J'y ai retrouvé le travail assidu, certes, mais gratifiant, des célèbres "inventions de JS Bach"!
Moi-même musicienne, je reste époustouflée...,admirative..;, devant une telle aisance dans l'impro!
Il existe aussi une version re- mixed de "Sinnerman" de Felix Da Housecat's, rytmiquement très sympa!
On retient,ici,l'image d'un père qui, porté par la musique de son coeur,a su donner à sa fille, le goût de la Liberté avec un grand " L" dans un pays, pourtant, en proie à tous les démons et tous les intégrismes possible...
Que la musique et le théâtre te bercent, toi aussi...